La maladie de crohn : Maladie inflammatoire chronique du système digestif

La maladie de Crohn touche environ 8 personnes sur 1000 en France. C’est une maladie inflammatoire qui peut atteindre une ou des parties du tube digestif. Dans la plupart des cas, la maladie atteint l’iléon et le colon. C’est une maladie chronique et permanente contre laquelle il n’existe, pour le moment, aucun remède. Elle n’est toutefois pas dangereuse, car il y a des traitements efficaces permettant de bien maîtriser son évolution.

Comment reconnaître la maladie de crohn ?

Les signes de la maladie de Crohn peuvent varier d’une personne à une autre.

Chez certains patients, la maladie évolue très doucement et sans aucun signe alarmant, alors que chez d’autres, elle se déclare par des douleurs aigües. Dans tous les cas, les douleurs abdominales accompagnées de diarrhée souvent sanglante mettront en évidence la maladie de Crohn. Le malade peut aussi avoir une fièvre et ressentir de faux besoins d’aller à la selle. Des troubles au niveau cutané pourraient aussi évoquer la maladie. Et quand ces symptômes apparaissent, cela signifie que la maladie s’est étendue en dehors du tube digestif. Des infections cutanées, oculaires, mais aussi des aphtes peuvent apparaître.

Quand la maladie survient-elle, et quelles en sont les causes ?

Les causes de la maladie de Crohn restent, pour le moment, une énigme pour les médecins et les chercheurs. Aucune bactérie, aucun virus spécifique n’a été encore jusque-là identifié comme étant le responsable de la maladie. Mais on sait qu’elle est en partie une maladie auto-immune. C’est-à-dire que les défenses naturelles du corps attaquent les tissus mêmes de l’organisme, les considérant comme des corps étrangers. La maladie de Crohn peut frapper les deux sexes.

Elle commence en général à la vingtaine et touche surtout les jeunes gens de 20 à 40 ans. En revanche, les formes qui atteignent le colon ne touchent, dans la plupart des cas, que les personnes de 50 ans et plus. La maladie évolue par poussées tout au long de la vie et alterne des périodes d’activités et des périodes de rémission.

Peut-on la traiter ?

On peut très bien traiter la maladie de Crohn, suivant les résultats du diagnostic effectué. Pour mettre en place un traitement efficace, le médecin traitant commencera en effet à faire le diagnostic de la maladie, en fonction des symptômes présentés par le patient. Il peut ainsi prescrire des examens biologiques, des examens morphologiques, des examens par radiographie, par échographie, etc. Et le plus souvent, le médecin commence par un traitement médical et prescrit au patient des médicaments en fonction de l’intensité des poussées. La chirurgie n’est qu’une solution de dernier recours. Notons au passage que tout comme les médicaments, l’intervention chirurgicale n’est pas curative. Une fois atteint, on vit la maladie de Crohn tout au long de sa vie. Les traitements ne peuvent que maîtriser l’évolution de la maladie et minimiser les risques de récidives.

Est-elle dangereuse ?

Oui, la maladie de Crohn peut devenir dangereuse lorsqu’elle arrive dans une phase de complication. Mais si elle est diagnostiquée à temps et bien traitée, elle reste une maladie bénigne. La maladie de Crohn peut en effet évoluer en de maladies cancéreuses et en d’autres complications graves : perforation intestinale due à l’inflammation permanente de l’intestin, l’apparition de fistules, fissure anale, sténose, arthrite, septicémie, anémie, et retard de croissance chez les enfants.

La perforation intestinale, la dégénérescence cancéreuse, et la septicémie augmentent le risque de décès. Notons aussi que la maladie de Crohn peut apparaître et disparaître de façon récurrente. C’est-à-dire qu’un patient peut rester des mois sans avoir de symptômes.

Le retentissement de la maladie de Crohn

La maladie de Crohn durant sa phase active peut être invalidante. Et cela peut impacter la vie professionnelle, sociale et familiale de la personne. Selon les chiffres, environ 15 % des personnes touchées par la maladie deviennent incapables de travailler dans les 5, 6, à 10 ans de l’établissement du diagnostic. Et durant la première année qui suit l’établissement du diagnostic, la maladie rendrait le quart des personnes atteintes, incapables de fournir le plein potentiel au travail. Le fardeau que pourrait imposer cette maladie à la vie quotidienne des malades peut ainsi être important. Ce qui pourrait aussi les affecter psychologiquement. Toutefois, sachez qu’il est possible de traiter cette maladie pour limiter ses retentissements sur votre santé physique. Beaucoup des personnes ayant cette maladie mènent une vie productive et quotidienne normale. Ainsi, être atteinte par la maladie de Crohn n’est pas synonyme de fin de vie. Décrivez vos symptômes à votre médecin et il prescrira le traitement adapté qui vous aidera à maîtriser cette affection gênante.

Quelles sont les différentes causes de la maladie ?

La maladie de Crohn fait partie des Maladies inflammatoires chroniques (MIC). Elle peut atteindre une partie constituant le tube digestif : l’œsophage, l’intestin, jusqu’à l’anus. C’est au départ une maladie bénigne, mais qui peut évoluer en de maladies plus graves, parfois mortelles ou invalidantes. Mais quelles sont les causes de cette maladie et peut-on la prévenir ?

Une maladie à causes inconnues

Les causes de la maladie de Crohn restent jusque-là indéfinies. Les chercheurs et médecins n’ont pas encore pu identifier une bactérie ou un germe responsable de la maladie. Toutefois, on connait des facteurs qui pourraient contribuer à son apparition et à son développement. Ainsi, selon les études, la maladie de Crohn est liée à la génétique. Des études effectuées sur des familles entières dont plusieurs membres ont été atteints de la maladie ont en effet révélé que des gènes, notamment ceux NOD2 et CARD15, peuvent être responsables de la maladie. La prédisposition génétique n’est toutefois pas suffisante pour expliquer le développement de la maladie. Les médecins évoquent également des facteurs immunologiques. C’est-à-dire que le système immunitaire de l’organisme fait une réaction inadaptée en s’attaquant à la flore intestinale qu’il considère comme un organisme étranger. La maladie de Crohn est aussi liée à la mode de vie du malade : alimentation, habitudes de vie, stress, etc. Et selon les études, les pays industrialisés sont plus touchés par la maladie. Et enfin, le tabagisme est lié à la maladie de Crohn.

Des études montrent qu’un grand nombre de patients atteints de la maladie sont des fumeurs et que le tabagisme est un facteur qui l’aggrave encore plus. Le tabac développe en effet l’inflammation et ceci augmente les risques de complications. Et durant le traitement, l’arrêt du tabac freine l’évolution de la maladie et est favorable à l’action des médicaments.

Y a-t-il des mesures préventives ?

Il est difficile de définir les mesures préventives contre la maladie de Crohn vu que ses causes restent floues et inconnues. Mais on peut quand même faire attention à son alimentation afin d’améliorer l’activité de l’intestin et de limiter autant que possible les risques de survenue de la maladie. Ainsi, adopter quotidiennement une alimentation équilibrée est important pour maintenir le corps sain. Prenez chaque jour des fruits et légumes. En revanche, réduisez la consommation de viande rouge et limitez la consommation de tabac et d’alcool. Faire de l’activité physique d’environ 30 minutes par jour serait également bénéfique pour l’organisme.

Autre mesure préventive : réalisez un examen préventif afin de détecter d’éventuelle anomalie dans l’intestin à travers une coloscopie.

Les symptômes liés à la maladie de crohn

La maladie de Crohn est une maladie Chronique des intestins, mais elle peut atteindre tout le tube digestif, allant de la bouche jusqu’à l’anus. C’est une maladie qui évolue par poussées alternant avec des phases de rémission plus ou moins prolongées. C’est-à-dire que le patient pourrait faire des crises aiguës à une certaine période, et à une autre, il pourrait ne présenter aucune manifestation. Quels sont les symptômes de la maladie de Crohn ?

Les symptômes digestifs

Lors des crises, le patient ressent des douleurs abdominales d’intensité variable, comme des crampes.

Et souvent, celles-ci s’accentuent après les repas et sont généralement soulagées après la défécation. Il pourrait aussi ressentir une grande fatigue, une altération générale de son état, ainsi qu’une perte d’appétit qui conduira à une perte de poids. Une élévation de la température corporelle au-dessus de 38 °C et une diarrhée chronique avec des selles sanglantes ou contenant des glaires sont d’autres manifestations de la maladie de Crohn. De fausses envies d’aller à selles sont aussi évoquées. Cependant, certains symptômes peuvent prédominer en fonction de la localisation de la maladie sur le tube digestif. Si c’est le rectum, la partie terminale du côlon (gros intestin) qui est atteint, la présence de sang ou de glaires dans les selles, ainsi que les fausses envies prédomineront. Et si la maladie touche l’iléon, la partie terminale de l’intestin grêle, ce sont surtout la diarrhée et les douleurs abdominales qui prédomineront.

Les symptômes extra-digestifs

En dehors des signes digestifs, la maladie de Crohn peut aussi avoir des atteintes cutanées, articulaires et oculaires.

Selon les chiffres, une personne sur trois atteinte de cette maladie présente une lésion extra-digestive. Ainsi, les patients souffrant de la maladie de Crohn peuvent aussi ressentir des douleurs articulaires causées par des rhumatismes inflammatoires. Ces derniers peuvent atteindre les épaules, les coudes, les poignets, les chevilles, les genoux (rhumatisme périphérique)… et les douleurs peuvent survenir même au repos. Le malade peut aussi ressentir des douleurs sur sa colonne vertébrale (rhumatisme axial). Et dans les cas plus graves, il peut souffrir d’une spondylarthrite ankylosante, qui lui paralyse les articulations sacro-iliaques et le bas de la colonne vertébrale. On évoque également l’apparition d’anomalies sanguines au cours de la maladie de Crohn, comme la formation des caillots sanguins qui pourraient entraîner des complications comme une embolie. Ainsi, durant les périodes de crise, il est important pour le malade de bien bouger ses jambes, son corps, ses mains pour éviter un éventuel accident. Des anomalies des yeux peuvent également avoir lieu. Le malade peut souffrir d’une vision troublée accompagnée d’un mal de tête (voir cet article sur les significations des maux de tête côté gauche sur le site portail-sante.net). Il peut aussi ressentir des picotements dans les yeux, entraînant des larmoiements oculaires. Des troubles dermatologiques comme les lésions cutanées sont un autre signe de la maladie de Crohn.

Le patient peut avoir des nodules sous la peau, des bleutées au niveau des jambes, d’aphtes buccaux ou encore des ulcérations (pyoderma gangrenosum) sur le visage et au niveau des membres inférieurs ou des fesses. Chez les adolescents, un retard pubertaire pourrait être un signe de la survenue de la maladie de Crohn. Celle-ci peut aussi atteindre le foie entraînant un abcès hépatique ou une stéatose, et le rein (calculs rénaux, etc.). Et enfin, la présence d’une affection au niveau de l’intestin grêle empêche l’organisme de bien absorber les nutriments. Ceci entraîne un manque de minéraux qui pourrait conduire à une ostéoporose. Une anémie peut aussi survenir à cause de la carence en vitamines B12 et en fer.

Quel est le diagnostic de l’inflammation digestive ?

Comme plusieurs signes cliniques peuvent être évocateurs de la maladie de Crohn, il n’y a pas de test radiologique ou biologique spécifique pour diagnostiquer la maladie. Les médecins commenceront par réunir les symptômes ressentis par le patient et lui prescriront par la suite des examens anapathologiques, cliniques, des tests sanguins ou encore des examens radiologiques.

Les examens morphologiques

Les examens morphologiques comme la radiologie et l’endoscopie permettent de localiser les lésions et les parties touchées par l’inflammation. L’endoscopie permet de détecter les fissures dans la muqueuse, les lésions discontinues, l’inflammation de la paroi, les ulcérations, les lymphangiectasies ou les abcès cryptiques dans une partie du tube digestif. Ces observations sont révélatrices de la maladie de Crohn. Et pour une observation plus profonde du tube digestif, on passe à la radiologie.

Ceci permet de détecter d’éventuelles sténoses (rétrécissements intestinaux) de l’intestin grêle. Cet examen est à prescrire s’il est nécessaire d’observer des parties non visibles par l’endoscopie. En revanche, il est à proscrire dans les poussées sévères. Dans certains cas, l’examen par vidéocapsule pourrait être nécessaire. Cela permet d’observer l’intestin grêle et tout son intérieur. Pour cela, le patient devra avaler une petite caméra renfermée dans une petite capsule. Cet examen est indolore et pratiqué sans anesthésie.

Les tests sanguins

Les tests sanguins permettent au médecin de trouver les signes d’un éventuel syndrome inflammatoire dans le sang, tel une anémie ou encore des signes de carence en nutriments. Le bilan biologique permet aussi d’évaluer les effets de la maladie de Crohn sur les autres organes, notamment le foie et le rein.

La coloscopie et l’iléoscopie

La coloscopie est effectuée sous anesthésie générale. Cet examen permet d’observer les éventuelles lésions à l’intérieur de l’œsophage, la muqueuse du côlon, du duodénum et de la première partie de l’intestin. Pour cela, on introduit dans la bouche du patient un tube souple équipé d’une mini-caméra. La coloscopie permet également de prélever des tissus qui feront par la suite l’objet d’une analyse afin de détecter la présence d’une éventuelle inflammation chronique. Le processus de l’iléocoloscopie est le même, seulement, ici, on visualise la dernière partie de l’intestin grêle.

Et cette fois, le tube souple muni d’une mini-camera sera introduit par l’anus du patient. Et enfin, le médecin peut aussi être amené à effectuer un scanner ou une IRM afin de détecter les fistules. Le diagnostic de la maladie de Crohn réunit ainsi une équipe de médecin disciplinaire : gastroentérologue, chirurgien, anesthésiste, rhumatologue, ophtalmologiste, radiologue, pédiatre (si le juste est un enfant), afin d’analyser les résultats des examens.

Les différents traitements contre la maladie de crohn

La maladie de Crohn n’est généralement pas mortelle, mais elle peut altérer la qualité de vie des personnes qui en sont atteintes. Elle peut aussi devenir invalidante, d’où l’importance de se faire traiter. A noter que les traitements octroyés par les médecins ne permettent pas aux patients de guérir de cette maladie. Les médicaments ne peuvent que traiter les symptômes et empêcher l’évolution de la maladie. Zoom sur les différents types de traitements de la maladie de Crohn.

Le traitement médical en fonction de l’intensité des poussées

Les médicaments, la chirurgie, la supplémentation nutritionnelle sont les trois options pouvant être prescrites par les médecins pour traiter la maladie de Crohn. Mais il est aussi possible, selon les cas, de combiner ces trois options. Quoi qu’il en soit, le traitement médical est toujours prescrit avant un éventuel acte chirurgical. Le médecin traitant qui est souvent un gastro-entérologue fera le suivi du traitement afin de limiter les symptômes de la maladie dont la diarrhée et les douleurs abdominales, et aussi afin de prévenir les éventuelles rechutes.

Le choix du traitement se fera en fonction de l’intensité des poussées, mais aussi de la localisation de l’affection. En tout, les médecins disposent de quatre types de traitement médicamenteux pour atténuer les douleurs et diminuer les risques de récidives dont :

  • les anti-inflammatoires intestinaux
  • la corticothérapie (cortisone)
  • les immunosuppresseurs
  • les anti-TNF-alpha

Les anti-inflammatoires intestinaux sont principalement les dérivés aminosalicylés. Ils agissent sur la muqueuse intestinale pour arrêter l’inflammation. Ces anti-inflammatoires, comme le 5-ASA, sont prescrits lors des poussées légères et pour les lésions se trouvant au colon et à l’iléon. Les médicaments sont administrés par voie orale. Le médecin peut aussi prescrire du budesonide en lavement en cas d’inflammation importante du côlon distal. Lorsque ces anti-inflamatoires n’ont pas été efficaces ou en cas de poussées d’intensité moyenne, les médecins prescrivent l’utilisation de corticoïdes.

Efficaces, ces médicaments agissent activement dans le traitement des lésions et des douleurs. Ils doivent toutefois être administrés à très forte dose au début du traitement pour être diminués ensuite progressivement. Le traitement avec de la cortisone s’étale en général sur au moins deux mois. En revanche, ce traitement expose le patient à des risques d’effets secondaires dangereux, comme un retard de croissance chez l’enfant et un risque de déminéralisation osseuse. Des effets psychiques, comme la dépression, les troubles d’humeur, l’agitation, etc. ainsi que des effets cosmétiques dont l’enflure du visage, l’apparition des acnés ou encore la prise de poids sont aussi évoqués. Il se pourrait aussi que certains patients deviennent dépendants de leur corticothérapie. C’est-à-dire que la maladie réapparait après l’arrêt du traitement.

Dans ce cas, les médecins introduiront chez eux un traitement immunosuppresseur par azothioprine ou son dérivé la 6-mercaptopurine. Les immunosuppresseurs sont aussi prescrits en cas de poussées sévères, notamment pour éviter la chirurgie. Ils permettent un contrôle durable de la maladie de Crohn malgré ses quelques effets indésirables, dont les nausées, la fièvre et les douleurs abdominales. Et durant les périodes de rémission où le patient ne présente plus aucun symptôme, les médecins lui prescrivent un traitement d’entretien. Ceci a pour but de limiter les risques de réapparition de la maladie. Le traitement médical par Infliximab et Adalimumab étant le plus prescrit durant cette phase, mais le médecin peut aussi prescrire un traitement par azathioprine (immunosuppresseur).

La chirurgie

Aujourd’hui, la chirurgie constitue une solution de dernier recours pour le traitement de la maladie de Crohn. Elle n’est en général pratiquée que lorsque le traitement médical se révèle inefficace ou lors des poussées sévères (fistule, ulcère perforé ou obstruction du tube digestif).

Mais tout comme les médicaments, une opération chirurgicale n’assure pas une guérison définitive de la maladie. Le but des interventions chirurgicales est d’enlever les lésions inflammatoires sur les zones touchées et où les traitements médicaux ont été inefficaces. Il s’agit donc de faire une ablation de la partie touchée.

La supplémentation alimentaire

L’inflammation au niveau de la paroi de l’intestin empêche l’absorption par l’organisme des nutriments nécessaires à son bon fonctionnement. Et ceci entraîne des problèmes de nutrition. Chez les enfants, cela se manifeste par un retard de croissance. Faire attention à son alimentation s’avère ainsi nécessaire et indispensable pour assurer l’équilibre nutritionnel. Durant les périodes de poussées, il faut éviter de prendre des aliments agressifs afin de ne pas aggraver les symptômes. Il faut aussi diminuer la consommation de lait, de farine, de produits de boulangerie ainsi que la consommation en fruits et légumes crus.

En effet, ces aliments feront augmenter le volume des selles, ce qui pourrait irriter encore plus l’intestin lors de la défécation. Il faut par ailleurs boire suffisamment afin de compenser les pertes en eau causées par la diarrhée. Les médecins recommanderaient aux patients des suppléments afin de corriger la malnutrition et d’éviter les carences nutritionnelles en vitamines, en minéraux et en protéines. L’administration de ces nutriments par voie intraveineuse pourrait être prescrite pour éviter d’irriter l’intestin durant les périodes de poussées. En dehors des périodes de crise, les fruits et légumes peuvent être réintégrés dans l’alimentation du patient.

L’evolution et les complications possibles de l’inflammation digestive

La maladie de Crohn est une maladie chronique qui est au début bénigne, mais peut plus tard évoluer en une maladie plus grave. Si les différents examens ne permettent pas de prévoir l’évolution de la maladie et de suspecter une rechute, il est, fort heureusement possible de mieux maîtriser la maladie par les traitements.

Evolution de la maladie de Crohn

Il est difficile de prédire l’évolution de la maladie de Crohn, toutefois une chose est certaine, si le patient a bénéficié d’un traitement adapté dès la première poussée, il peut continuer à mener une vie normale. Des complications digestives telles des nausées et aussi des maux de tête liés au traitement plus ou moins prolongé pourraient en revanche survenir. Pour bien maîtriser l’évolution de la maladie, la surveillance est indispensable.

Cela permettra au médecin traitant d’adapter le traitement en fonction des nouveaux symptômes présentés par le patient. Divers éléments peuvent aussi aider les médecins à mieux maîtriser l’évolution de cette maladie. Ainsi, l’on sait qu’avec le temps, la maladie de Crohn aura une forme évolutive plus grande pour les patients de moins de 40 ans ayant bénéficiés d’un traitement par corticoïde lors de la première poussée et présentant de lésions anopérinéales. Pour les patients qui présentent une cicatrisation endoscopique au terme de la première année, ils bénéficieront d’un apaisement de la maladie durant cinq années qui suivent. Ensuite, l’intervention chirurgicale pourrait être nécessaire en cas d’atteinte iléale. Cette opération permet d’éviter les risques de complications perforantes ou sténosantes qui pourraient survenir plus tard. Et enfin, les patients fumeurs ainsi que ceux ayant une sérologie ASCA positive sont également exposés à un risque chirurgical élevé.

La perforation intestinale quant à elle survient lorsque les parois de l’intestin se rompent ou se fissurent. Ceci entraîne ensuite la formation d’abcès dans la cavité de l’abdomen. Tout comme l’occlusion intestinale, la perforation intestinale constitue également une urgence d’hospitalisation, et une urgence chirurgicale. Mais la maladie de Crohn peut aussi provoquer des hémorragies, du cancer de l’intestin, de l’ostéoporose et des calculs rénaux. Des troubles des voies biliaires pourraient également survenir. À cause de l’inflammation, les parois des canaux s’épaississent, augmentant le risque de cancer des voies biliaires. Et enfin, les carences en nutriments dues à la malabsorption intestinale peuvent provoquer une anémie et un amaigrissement du malade.

Les complications de la maladie

Les risques de complications sont limités par le traitement. Ainsi, il est très important de bien suivre les prescriptions du médecin traitant. La fistule est le cas de complication la plus fréquente. Il s’agit de la formation d’un abcès dans l’intestin et qui va se répandre dans les organes voisins (autres organes digestifs, peau, vessie ou organes génitaux). Autres complications plus rares, mais pouvant survenir : l’occlusion intestinale et la perforation intestinale. L’occlusion intestinale est la conséquence du rétrécissement intestinal ou sténose. Ceci pourrait provoquer la formation des nœuds (occlusion) dans l’intestin et nécessite une hospitalisation urgente.

La mortalité causée par la maladie de crohn

La maladie de Crohn peut toucher les deux sexes, de tout âge. C’est une maladie inflammatoire chronique qui ne peut pas se guérir définitivement. Elle est caractérisée par l’alternance des périodes d’activités et de rémission. Mais la maladie de Crohn est-elle une maladie mortelle ?

Maladie de Crohn : épidémiologie

Hommes et femmes de tout âge peuvent être atteints de la maladie de Crohn. Mais selon les études, la maladie touche surtout les femmes adolescentes et aussi les jeunes adultes de 20 à 40 ans. La maladie de Crohn peut aussi apparaître chez les enfants, mais dans une proportion moins élevée. Selon les chiffres, parmi cent personnes atteintes de la maladie, 10 sont des enfants. En tout cas, on peut dire que c’est une maladie rare. Mais il faut aussi savoir que la fréquence de la maladie de Crohn est différente dans chaque pays.

Elle est plus fréquente dans les pays industrialisés, comme les États-Unis et l’Europe du Nord-Ouest. Pour la France, on compte près de 4 000 nouveaux cas par an, soit 4 à 5 nouveaux cas par an pour 100 000 personnes, ce qui représente un chiffre élevé par rapport aux autres pays de l’Europe. Et selon les chiffres, le Nord-Pas-de-Calais est une des régions les plus atteintes par la maladie de Crohn. La maladie se déclare dans la vingtaine, avec un pic élevé chez les jeunes adultes de 25 à 30 ans.

Est-ce une maladie mortelle ?

En général, la maladie de Crohn n’est pas dangereuse. Elle n’est pas mortelle, à condition d’avoir été diagnostiqué et traité à temps. En revanche, avec les symptômes qui apparaissent durant les crises (diarrhée, crampes, perte de poids, etc.), elle peut être une gêne et devenir invalidante. Elle peut ainsi avoir un retentissement dévastateur sur la vie professionnelle et sociale du patient. Mais heureusement, sachez qu’on peut très bien maîtriser l’évolution de la maladie par des traitements. Selon les études, la mortalité causée par la maladie de Crohn varie entre 5 à 15 %.

Et le décès est essentiellement dû à une complication de la maladie : dégénérescence cancéreuse d’un organe, perforation intestinale ou septicémie. Il est aussi important de préciser que le tabagisme développe la maladie et est un facteur d’excès de mortalité.